Source : Radio Canada
Faisons un retour dans le passé, voulez-vous?
Depuis l’invention de la roue, nos moyens de locomotion ont grandement évolué. Ils nous ont entre autres permis de nous déplacer sur de plus grande distance. Grâce à une charrette attelée à un bœuf ou à un cheval, cela permettait à la population des milieux ruraux, de se rendre plus aisément dans les villes voisines pour vendre leur produit. Ce fut également bénéfique pour la poste et le commerce.
Par la suite, vers la fin des années 1800, vient l’avènement des engins à vapeur. Locomotive et autres. Quelle joie cela fut pour les régions éloignées de pouvoir utiliser ce que l’on appelait « les gros chars ».
Cependant, il fallut attendre à la fin des années 1800, pour voir circuler la toute première automobile à Montréal. Cela arriva plus précisément, le 21 novembre 1899. Cette automobile était la propriété d’un certain Ucal-Henri Dandurand.
À l’époque, l’automobile de Monsieur Dandurand ne possédait pas de plaque d’immatriculation. Il a dû patienter jusqu’en 1902, à la suite de l’achat de sa quatrième voiture, qu’il a acheté pour un montant de 1500$, pour devenir le tout premier citoyen de Montréal à posséder un véhicule immatriculé au Québec. Son véhicule possédait le numéro d’immatriculation Q-1. L’automobile est d’ailleurs exposée au musée du Château Ramesay à Montréal.
Il va sans dire qu’à cette époque, seuls les plus fortunés possédaient une automobile. En 1911, à Montréal, on ne comptait que 217 voitures.
Neuf ans plus tard, soit en 1920, on en comptait déjà plus de 12 700. Chiffre quand même surprenant, vous en conviendrez. À cette époque, il n’existait pas vraiment de législation pour la conduite automobile.
Il nous a fallu attendre pas moins de 35 ans, soit en 1955 pour que les examens de conduite deviennent obligatoires au Québec. À la fin des années 1950, le Québec compte déjà près d’un million de conducteurs.
Toutefois, les femmes restent peu nombreuses à prendre le volant. Dans ces mêmes années, il n’était pas rare, d’entendre les hommes dirent, « une femme ne devrait pas conduire, ou encore la conduite ce n’est pas pour eux ». Nous avons entendu aussi dans les années 70 les hommes dirent « les femmes au volant c’est criminel »…
Bien oui, force est de constater qu’à l’époque, les hommes n’étaient que des machos. Messieurs, ne vous en déplaise, je ne dis que la vérité. Par chance, les mentalités ont changé depuis. Même s’il peut rester quelques spécimens d’homme comme dans les années 70.
C’est en 1983 que le Québec devient la première province du Canada, à rendre obligatoire, les cours de conduite avant l’obtention d’un permis probatoire. À cette époque, il n’existait qu’un seul bureau de la Régie de l’assurance automobile du Québec. Mieux connu aujourd’hui sous le nom de la Société d’Assurance Automobile du Québec (SAAQ). Ce Bureau, donc, se trouvait au centre Sauvé. C’était le seul sur tout le territoire de l’île de Montréal.
Toujours en 1983, pour réussir un cours de conduite, il ne suffisait que de réussir trois tests distincts. Soit un théorique et deux pratiques. On disait alors qu’il était normal qu’un candidat qui a suivi 30 heures de théorie et qui a ses huit heures de pratiques devienne un meilleur conducteur( selon la Régie de l’époque).
Les choses ont évolué depuis non? Puisqu’aujourd’hui, un candidat au permis d’apprenti se doit de suivre 24 h de théorie (12 cours de 2 heures) ainsi que 15 heures pratiques avec un moniteur certifié échelonné sur une durée de 12 mois.
De plus, le candidat se doit de réussir un examen théorique pour l’obtention de son permis d’apprenti. Le candidat doit également réussir un deuxième examen théorique après 10 mois depuis la validation de son permis. Il ne lui reste alors que son examen pratique à réussir au bout de ses 12 mois de cours.
Quatorze ans plus tard, soit, le 30 juin 1997, les cours de conduite obligatoires sont abolis. Le ministère des transports de l’époque, chapeauté par le ministre Jacques Brassard, en vient à la conclusion que les accidents de la route ne sont pas provoqués par le manque de connaissance, mais par la prise de risque
(source tirée d’un article de Radio-Canada, publié le19 septembre 2019 et mis à jour le 21 mai 2021).
Toujours selon le même article, le ministre resserre les règles pour les apprentis conducteurs. Ces derniers doivent être accompagnés durant 12 mois, comparativement à 3 mois auparavant. Le nombre de points d’inaptitude permis passe également de 10 à 4(toujours selon l’article de Radio-Canada).
Pour ce qui est de la consommation d’alcool, la tolérance est de zéro pour les moins de 25 ans. Nous pouvons également lire dans l’article, que quelques semaines après avoir aboli les cours de conduite, on constate que le taux d’échec aux examens théoriques. De l’été 1996 à l’été 1997, ce taux passe de 25% à 34%.
À cette époque, « la SAAQ affirmait que la hausse des échecs n’était que temporaire et que la situation allait se résorber. ». Malheureusement, les données allant de 1997 à 2010, année où les cours de conduite sont redevenus obligatoires, ne sont pas mentionnées dans l’article. D’ailleurs, c’est le 17 janvier 2010 que les cours de conduites sont de nouveau obligatoires au Québec.
Toutefois, le cours à quelque peut changer.
Le cours met davantage l’accent sur le comportement et la responsabilité du conducteur. Il comprenait à l’époque 16 heures de formation supplémentaire par rapport à l’ancien.
L’article de Radio-Canada ne mentionne pas quel son ces heures supplémentaires cependant. Comme vous le savez sûrement, les cours de conduites ont évolué si je peux dire depuis les dernières années. Certaines choses restent semblables cependant. Comme la tolérance zéro alcool pour les détenteurs de permis (apprenti et probatoire). D’autres éléments sont également restés les mêmes. Comme le nombre de points d’inaptitudes qui est toujours de 4 pour les détenteurs de permis d’apprentis et probatoire.
Nous regardons maintenant les différences. Nous constatons qu’aujourd’hui, les apprentis conducteurs sont assujettis à un couvre-feu entre minuit et 5 h le matin. Ce qui n’existait pas dans les années 1980 ni même 1990. Les détenteurs de permis probatoire ne sont pas assujettis au couvre-feu, toutefois, ils ne peuvent accueillir qu’un seul passager les 6 premiers mois de leur probatoire et 3 passagers les 6 autres mois s’ils sont des membres de sa famille
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Donc en terminant, nous voyons que l’obtention du permis de conduire a énormément changé au cours des 70 dernières années. Est-ce que cela a toujours été pour le mieux? Est-ce que cela a véritablement aidé à changer le comportement des gens sur la route? Est-ce que cela a véritablement conscientiser et responsabiliser les gens sur l’importance de respecter le code de la route et du privilège qu’est de posséder un permis de conduire au Québec?
Les opinions, restent très mitigées sur la question. Certains diront oui et d’autres diront non. Aurons-nous vraiment la réponse un jour, qui sait.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1305015/permis-conduire-apprenti-conducteur-examen-cours-conduite-archives